So Burlesque: HISTOIRE DU CASINO DE PARIS
Hier je vous annoncais la tenue prochaine de la vente aux enchères d'une partie des archives du Casino de Paris tenue par la maison de ventes Arts Talent Enchères. (Cliquez ICI pour en savoir plus). J'ai donc décidé d'en profiter pour vous parler de l'histoire de ce célèbre établissement qui a vu défiler les plus grandes Reines du Music-Hall...
Tout commence dans les années 1730, lorsque le duc Richelieu, courtisant influent auprès de Louis XV, se fait construire dans la nature arborée, une maison de plaisir dans laquelle il organisait de sompteuses fêtes où dit-on les convives étaient nus tout comme les serveurs, ce qui intrigua grandement Louis XV qui y venait accompagné de ses conquêtes puis de Madame de Pompadour.Racheté en 1779, par le Baron d'Ogny, il rebaptise l'endroit les "Folies-Richelieu" et à la fin du XVIIIe siècle, il en confit sa direction à Madame Hamelin (Fortunée de son prénom), une jeune femme en vue, qui faisait partie du mouvement des Merveilleuses, et qui organisait des soirées dans laquelle elle apparaissait dans des tenues plus que provoquante pour l'époque puisque c'est dans des robes de gaze quasiment transparantes que celle-ci acceuillait ses convives.
Madame Hamelin par Andrea Appiani - 1798En Avril 1810, on inaugure le Second Tivoli, une sorte d'immense parc d'attraction où l'on joue également au tobogan, où l'on se perd dans un labyrinthe coquin, où l'on admire le panorama dans la grande roue, où l'on se donne des frissons dans les montagnes russes, et où l'on vient se divertir en admirant des pantomimes et autres attractions de variétés telles que Madame Saqui, funambule de grand renom qui ouvrira un des premiers café chantant de la capitale, sur le boulevard du Crime. Le Tivoli fermera deux ans plus tard.
Grande Roue du Second TivoliIl devient ensuite l'Eglise de la Sainte Trinité de 1851 à 1861 lorsque le Baron Haussemann décide de la détruire et de la reconstruire quelques centaines de mètres plus loins, et l'on construit à son emplacement un "Skating à roulette" ou surnommé aussi le "Pôle Nord à Paris" j'ignore donc s'il s'agissait d'une patinoire comme on les connait ou d'une patinoire à Rollers , quoiqu'il en soit on constuit ensuite le Théatre de Paris sur une des moitié de cette patinoire qui sera ensuite transformé en deux salles...En 1890, on inaugure le "Casino de Paris", l'entrée se fait de chaque côté d'une petite scène qui est adossé à la rue de Clichy. L'endroit n'est pas un théatre bien que l'on trouve face à la scène quelques siège où s'assoire. Le Casino de Paris, est en faite un immense promenoire, où l'on vient faire de galantes rencontres, et où le spectacle n'est à priori que secondaire. On peut tout de même y voir des numéros de variété, et des pantomimes, mais également des soirées de lutte, sur un sing installé au milieu de la scène. Au dessus de la scène se trouve une immence baleine en stuc, qui comme l'éléphant du nouveau Moulin Rouge, permet d'offrir au spectateur des spectacles orientale plus "intimes". Mais on assiste également a des spectacles de French Cancan, notamment avec la Troupe de Nini Patte en l'air Figure incontournable du Moulin rouge mais également Jane Avril, qui remplacera La Goulue au Moulin Rouge lorsque celle-ci décida de quitter le Moulin Rouge.
Affiche ancienne du Casino de ParisAffiche des Championnat de Lutte du Casino de ParisAffiche du Cancan au CasinoC'est dans ce Casino que la plus célèbre étoile du Music-Hall Parisien fera ses premiers pas sur scène en décembre 1893. La toute fraichement nommé Misstinguette, d'à peine 18 ans, qui se rêve "Gommeuse" comme Polaire, est engagé par Armand Desprès, pour le "lever de torchon". Elle y interprète une toute nouvelle chanson "La Môme du Casino" et s'y produira tous les soirs jusqu'en Avril 1894, pour 2 francs par soir, avec à chaque fois de nouveaux titres tels que "J'Rigole", "Cascadine", ou "Mademoiselle Trompette"... Desprès qui bientot inaugurera sa salle du Trianon-Concert, propose à la Miss de s'y produire, et c'est ainsi qu'elle quite le Casino. Quand elle y reviendra, se sera en tant que tête d'affiche.En effet, si le succès du Casino de Paris vacille, celui de la Miss est désormais international. Ainsi en 1916, lorsque la salle est rachetée par Léon Volterra, alors directeur artistique des des Folies-Bergère, il engage Mistinguett et sa troupe dans "La Revue de Mistinguett" qui comprant 16 Tinguett's Girls.C'est en 1917, lorsque Léon Volterra prend là direction du Casino que se dernier regagne ses lettres de noblesses. Il engage Jean Jacque directeur de l'Olympia et du théâtre de Marigny pour y créer leur première revue: "Laisse-Les Tomber" où l'on peut admirer le retour Triomphale de la chouchoute du Music-Hall internationale: Gaby Deslys qui accepta par amitié pour Jean Jacques qui l'avait soutenu quelques années auparavant dans un moment difficile de sa Carrière. Cette revue est également la première a introduire en France ce nouveau genre de musique: Le Jazz. C'est également au final de 'Laisse-les Tomber' que pour la première fois on utilisa un Escalier dans une revue, un élément qui sera reprit partout ds le monde au point qu'aucune revue ne se fait sans escalier. Celui du Casino, est si étroit qu'on le surnommait "l'Echelle".
Gaby Deslys au Casino de Paris
En 1918, C'est une Nouvelle fois Mistinguett, accompagné de Maurice Chevalier, qui prennent la suite de cette revue à grand succès quand les contrats de Gaby et de son danseur Harry Pilcer, arrivent a terme et ne sont pas renouveller. On renouvelle la revue et c'est à nouveau un triomphe, malgré les bombardements incessant de l'armée allemande qui chaque jours allourdis la liste des morts.
Mistinguett dans "Paris qui Jazz" - 1920-21Mistinguett dans "Féérie de Paris" - 1937
Mistinguett apparaitra dans plus de 10 autres revues du Casino de Paris (en incluant les différentes versions de certaines revues) telles que "Pari-ki-ri" (1918-19) et les 4 representations pour la fête de la Victoire (1919), "Pa-ri-ki... Danse", "La Revue Nouvelle", "Paris qui Jazz" (pour laquelle on créer la chanson mon Homme - 1920-21), "Paris en l'Air" (1921-22), "En Douce" (1922-23), "Bonjour Paris" (1924-25), "Paris en Fête" (1925), "Paris-Miss" (1930), "Paris qui Brille" (1931-32), "Féérie de Paris" (1937-38), "Toujours Paris" (1941-42).
1924-251937-381931-32C'est dans revue "Pa-ri-ki... danse" de 1919, qu'est présentée sortant d'un piano, la première femme nue de l'histoire du Music-Hall...
Après les succes de Mistinguett, c'est une autre grande figure du Music-Hall mondial, qui enchante le public du Casino de Paris, a partir de 1930: Joséphine Baker. Arrivé en France en Septembre 1925, celle-ci enflamme Paris dans la "Revue Nègre", à l'aide d'une simple ceinture de banane. Quand elle pose le pied sur la scène du Casino de Paris, Joséphine est devenue une Star Internationale. Ce qui ne l'empeche pas, de ne pas en croire ses oreilles lorsque Pépito, son manager, lui annonce qu'ils avaient signé avec Mr Henry Varda, le contrat qui allait faire d'elle la descendante directe de ses Idoles, et notamment de Mistinguett qu'elle admire tout particulièrement et dont la chanson "Mon Homme" écrit pour une revue du Casino, était la chanson préférée de Sydney Bechet dont elle était proche.Après avoir représenté l'idole "sauvage" de Paris et du Monde, elle s'apprétait a prendre un tournant dans sa "jeune" carrière, un tournant definitivement plus glamour. "Plus de bananes. Des plumes, du charme, ta sensibilité. Ta Voix. Ton Espièglerie mais aussi ton Emotion!". Une nouvelle Joséphine allait naitre dans les yeux du publique.Henry Varna, qui vient tout juste de prendre la direction de la salle, décide de nommer cette revue en hommage a Joséphine: "Paris qui Remue". Dans cette revues, chorégraphiée par Earl Leslie, compagnon de scène de Mistinguett', qui n'est pas ravie d'avoir a partagé sa moitié, Joséphine apparaitra vêtue de deux énormes ailes de plumes blanches avec lesquelles elle devra descendre "l'échelle", dans le numéros "L'Oiseau des Iles" au milieu d'une "Fôret fantastiquement vierge".
Joséphine et ChiquitaVarna, lui apprend également que son compagnon de scène, et meilleure coup de publicité qu'il soit, se prénommera Chiquita, une panthère acheter pour l'occasion. Joséphine Amoureuse des animaux est aux anges... Mais d'après lui, il manque encore quelques chose à cette revue. Une chanson! C'est ainsi que Vincent Scotto, écrit la chanson la plus emblématique du répertoire de Joséphine. "J'ai deux Amours"... "Je commence a murmurer: J'ai deux amoures, mon pays et Paris. Cette chanson-là, je sens qu'elle sera mienne, elle exprime tant ce que je pense... [...] Je m'arrête. J'ai la gorge serrée. Jamais je ne pourrais..."Mais elle peut, et c'est un véritable Triomphe. Joséphine fait l'unanimité auprès de tous les critiques, même ceux qui ne voyaient en elle "qu'une sauvage, une offense au bon goût français". Joséphine entrait dans la légende.
Joséphine et son costume de "L'Oiseau Tropical"Affiche de "Paris qui Remue"Couverture du Programme de "Paris qui Remue"Intérieur du Programme de "Paris qui Remue"
Les Stars se suivent, Tino Rossi, Chevalier, Cecile Sorel et son désormais célère "L'Ai-je bien Descendu?"... le succès est incontestable, le Casino de Paris est un Incontournable!
A la fin des années 50, c'est au tour de Line Renaud de devenir la Meneuse de revue du Casino dans la revue "Plaisirs de Paris", avant d'être remplacé par Mick Micheyl pour la revue "Avec Frénésie" dont elle supervise les décors, la mise en scène et écrit les paroles des chansons qui la compose. Line revient au casino dans "Désirs de Paris" en 1965.
Finale de "Désir de Paris"AFFICHES DES REVUES DE LINE RENAUD AU CASINO DE PARISElle aura également un role primordiale dans le sauvetage du Casino de Paris en 1976, quand celui-ci est au bord de la Faillite. Elle demande a son ami Jean Bauchet, ancien directeur du Moulin Rouge de racheter la salle. Il accepte a condition qu'elle soit La Meneuse de revue de la prochaine revue "Paris-Line". Un triomphe! Elle participera a une nouvelle Revue en 1979 avant d'être remplacé.L'histoire du Casino est étroitement lier aux stars qui en furent à l'affiche telle que Zizi Jeanmaire Meneuse de revue incontournable dans les années 70 et ayant travaillé avec Serge Gainsbourg, puis Annie Girardo qui laisse une grande partie de sa fortune dans le sauvetage du Casino en 1980.
Mon Truc en Plume...Aujourd'hui le Casino de Paris semble être un incontournable de la scène parisienne, et de trés nombreux chanteurs, comiques, et autres spectacles de tous genres s'y produisent tous les ans...En Septembre 2009, c'est le Burlesque qui s'installe au Casino de Paris, avec le Gentry de Paris Revue, dans laquelle se produit Dita Von Teese, figure de prou du mouvement Burlesque mondiale. Une revue en 2 actes et comprenant 18 tableaux. Dita y interpreta son numéro avec le verre de Cointreau, puis son numéro Opium... Il y'eu également un numéro hommage à Joséphine Baker, interprété et mise en scène par l'extraordinaire Brian Scott Bagley...
Fin du Premier Acte
Tableau Hommage a Joséphine Baker Starring Brian Scott BagleyAffiche de la Gentry de Parie Revueet une photo de Gentry de Paris avec Dita Von TeasePetite Séléction de Photo des Revue du Casino
1926Ohé! Les Belles- Casino de Paris - 1919cf: youtube, "Joséphine" by Joséphine Baker & Jo Bouillon, "Mistinguett - La Reine du Music-Hall" by Martin Pénet, Wikipedia, Gallica...
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